CoLaus|PsyCoLaus

Pourquoi la cohorte?

Ce qui détermine notre état de santé ne dépend pas uniquement de notre patrimoine génétique: notre environnement, notre comportement et des facteurs psychologiques sont aussi en cause. Pour le démontrer et comprendre comment les interactions se font, nous avons donc choisi de réaliser une étude de cohorte: observer et étudier un échantillon représentatif de la population lausannoise (de plus de 6000 personnes) depuis plus de quinze ans.

En suivant l'état de santé des participants, nous avons l'occasion de mener une recherche globale, qui s’intéresse non seulement aux facteurs de risque des maladies cardiovasculaires et des troubles psychiques ainsi qu'au lien entre les deux.

Que peut apporter une étude de cohorte?

Cette étude nous permettra de...

Mieux comprendre

... pourquoi certaines personnes sont plus à risque d’avoir une maladie cardiovasculaire ou psychiatrique, telle que l’infarctus ou la dépression.

Mieux cibler

... les besoins en santé de notre population, grâce à des données locales qui aident à mieux la comprendre.

Mieux soigner

... en fournissant aux acteurs de la santé des données fiables et récentes permettant d’offrir de meilleurs soins hospitaliers et ambulatoires.

Mieux prévenir

... en réalisant des campagnes de prévention ciblées et adaptées aux besoins de chacun, pour réduire les risques cardiovasculaires et psychiques et promouvoir une vie saine.

Un gros avantage pour les médecins de ville

En participant à notre cohorte, vos patients bénéficient d’un bilan de santé global et actualisé, pour une meilleure prise en charge.

Les grands axes de notre étude

S’attaquer aux grands fléaux

L’obésité

L’obésité

Caractérisés par un poids (ou IMC*) excessif, le surpoids et l’obésité affecteraient plus de 40% de la population suisse, selon le rapport de l’Observatoire suisse de la santé publié en 2015. Ils ne touchaient que 30% des Suisses en 1992. Ces deux pathologies sont aussi importantes au niveau mondial. Elles concernaient plus de 1,4 milliards d’adultes en 2014 et 41 millions d’enfants de moins de 5 ans, selon l’OMS. Elles sont la cause de plusieurs maladies chroniques telles que les troubles cardiovasculaires, l’hypertension artérielle, l’apnée du sommeil ou encore le diabète.

*Indice de masse corporelle

CoûtMorbidité
NationalTraitement du surpoids et de l’obésité: 77 millions de francs (2012)23% des femmes et 39% des hommes en surpoids.
InternationalMaladies en lien avec le surpoids et l’obésité: 8 milliards de francs (2012)L’obésité est un facteur de risque majeur des maladies cardiovasculaires, qui sont la première cause de décès dans le monde.

Source pour les coûts en Suisse: Schneider et Venetz (2014)
Source pour la morbidité: OFSP. Enquête suisse sur la santé 2012. « Surpoids et obésité » (2014) et World Health Organisation. Depression [fact sheet no. 311]. Geneva: WHO; Oct 2017. Accessed 16 March 2018.

La dépression

La dépression

Un Suisse sur cinq souffre une fois dans sa vie d’une dépression, a relevé une étude zurichoise publiée en 2013. Cette maladie psychique se manifeste souvent en parallèle de troubles cardiovasculaires, c’est pourquoi la cohorte CoLaus|PsyCoLaus s’y intéresse particulièrement. Elle est d’autant plus importante à étudier, que sa prévalence a augmenté de plus de 18% en dix ans, selon l’OMS.

CoûtMorbidité
National10 milliards (2013)Prévalence annuelle d’environ 7%. Une personne sur cinq au cours de sa vie.
InternationalPlus d’un billion de dollars au niveau mondial (dépression avec troubles anxieux) (2016)Plus de 300 millions de personnes dans le monde souffrent de dépression.

Source pour les coûts:
National:
The Economic Burden of Depression in Switzerland, in PharmacoEconomics (2013) + The costs of disorders of the brain in Switzerland: an update from the European Brain Council Study for 2010 (Swiss Med Wkly 2013)
International: Scaling-up treatment of depression and anxiety: a global return on investment analysis (Chisholm, 2016)

Source pour la morbiditié:
National: OBSAN - La santé psychique en Suisse – Monitorage 2016; OFS – Santé – Statistique de poche 2016
International: World Health Organization. Depression [fact sheet no. 369]. Geneva: WHO; Feb 2017. Accessed 27 June 2017.

Le diabète

Le diabète

Près de 5% de la population suisse serait aujourd’hui victime de ce trouble du métabolisme. Le diabète est dû à un manque d’insuline, une hormone produite par le pancréas. Celle-ci joue un rôle essentiel dans la régulation de la glycémie (concentration de glucose dans le sang). On parle souvent de diabète de type 1, génétique, et de type 2 (qui concerne plus de 90% des diabétiques), caractérisé par une efficacité insuffisante de l’insuline. Mais cette maladie est bien souvent silencieuse: un diabétique adulte sur trois ignore qu’il est malade (Baromètre diabète vaudois). Le diabète présente pourtant des conséquences sur le long terme et des complications graves, comme une maladie cardiovasculaire, la cécité ou une insuffisance rénale.

CoûtMorbidité
NationalEpidémie du diabète: 250 millions de francs (2012)Plus de 4000 cas/année. 1 diabétique sur 3 ignore qu’il est malade!
InternationalTraitement du diabète et de ses complications: 796 milliards de francs3.7 millions de morts dus à une glycémie trop élevée, notamment en raison du risque accru de maladie cardiovasculaire.

Ce que cela change pour les professionnels de la santé (suisses)

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CoLaus|PsyCoLaus change le quotidien des médecins en leur présentant de nouveaux outils de diagnostic.

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Cette étude vise ainsi à prévenir le sous-diagnostic de certaines maladies et à mieux les traiter, ce qui aura pour conséquence, sur le long terme, de diminuer la prévalence et le coût de prise en charge de ces maladies diagnostiquées à temps.

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Son objectif est aussi de mieux informer les médecins, de mettre au point leurs connaissances sur différentes maladies parfois mal connues. Qu’ils soient par exemple mis au courant des dernières découvertes médicales, comme de la présence d’un sous-type de dépression, la dépression atypique, révélée par cette cohorte

Les outils développés par CoLaus|PsyCoLaus:

Les résultats des données physiques des participants à l’étude ont été intégrés en 2014 dans un instrument de dépistage du diabète par l’Association suisse des diabétiques.

La prévalence élevée des apnées du sommeil au sein de la population, décelée grâce aux résultats de l’étude HypnoLaus, nécessite de mieux en définir leurs caractéristiques. Un nouveau test permettant de détecter les personnes à risque de cette maladie, également disponible sur une application​​​​​​​ IPhone® or Android®, est de plus en plus utilisé par les professionnels de la santé.​​​​​​​

Nous avons également validé des tests de dépistage abrégés pour les épisodes maniaques et hypomaniaques. Ces instruments de dépistage devraient contribuer à l'amélioration du diagnostic de ces épisodes qui sont souvent non décelés lors des premiers soins. De même, nous escomptons que les résultats de nos études évaluant la pertinence des critères diagnostics du DSM-5 pour les troubles bipolaires et dépressifs auront une influence sur les futurs instruments diagnostiques.

Nous ne sommes pas les seuls à agir

+ de 250

Articles scientifiques rédigés/coécrits par des chercheurs du CHUV et publiés dans des revues nationales et internationales

+ de 200

Publications rédigées grâce aux données de CoLaus|PsyCoLaus par des chercheurs étrangers

Historique

L’étude CoLaus a débuté à Lausanne en 2003. Elle avait pour premier objectif d’étudier la santé de la population de Lausanne, qui n’avait pas été mise à jour depuis 1993, et d’identifier les facteurs de risque impliqués dans le développement des maladies cardiovasculaires, tels que l’infarctus ou l’accident vasculaire cérébral. 

Une série de facteurs augmentant l’apparition de ces maladies tels l’hypertension, le diabète, la dyslipidémie, le tabagisme et le manque d’exercice était déjà établis. Cependant, les déterminants génétiques et environnementaux étaient seulement partiellement élucidés. De plus, bien qu'une association entre les maladies et facteurs de risque cardiovasculaires et les troubles mentaux était souvent observée, l'origine de cette association restait inconnu. Pour cette raison, l'investigation physique a été complétée depuis 2004 par une évaluation psychique (PsyCoLaus) permettant d'étudier l'interaction complexe entre la santé physique et mentale.

Depuis lors, deux évaluations de suivi physique et psychique ont déjà eu lieu pour connaître l’évolution de l’état de santé des participants au cours du temps. Un troisième suivi a débuté en avril 2018.