La somnolence diurne est très répandue dans la population adulte en général et est associée en général à un risque accru d'accidents du travail et de la route, à un rendement professionnel moindre et à une santé fragile. Des travaux antérieurs ont établi une relation entre le bruit et la somnolence diurne, mais peu de recherches ont exploré la distribution géographique individuelle des perturbations du sommeil liées au bruit. Dans l'étude présentée ici, nous avons évalué la dépendance spatiale de la somnolence diurne et testé si des groupes d'individus présentant une somnolence diurne plus élevée étaient caractérisés par des niveaux de bruit nocturnes plus élevés que les autres groupes.
La somnolence a été mesurée à l'aide de l'échelle de somnolence d'Epworth (ESS) pour 3'697 personnes issues de la cohorte CoLaus | PsyCoLaus (période = 2009-2012) géoréférencées à l'adresse. En parallèle, nous avons utilisé la base de données SonBASE produite par l'Office fédéral suisse de l'environnement pour caractériser l'exposition aux bruits routier et ferroviaires nocturne dans toute la ville.
Sur cette base, nous avons constaté que la somnolence diurne n'était pas répartie aléatoirement dans la ville et que des groupes de somnolence élevée versus des groupes de somnolence faible étaient géographiquement bien délimités sur le territoire de la commune de Lausanne. De plus, l'exposition au bruit nocturne est significativement différente entre les classes de somnolence mentionnées plus haut. Il existe notamment une différence de 5.2 dB entre les sous-quartiers à somnolence élevée et les sous-quartiers à somnolence faible.
La délimitation des zones urbaines correspondantes est susceptible de guider des interventions de santé publique ciblées.
En savoir plus:
Spatial clusters of daytime sleepiness and association with nighttime noise levels in a Swiss general population (GeoHypnoLaus): DOI : https://doi.org/10.1016/j.ijheh.2018.05.004